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Bienvenue sur le blog du caté adulte de la paroisse St Jean!

Vous souhaitez approfondir votre connaissance de Dieu et de la religion Catholique dans le but de recevoir un sacrement (baptême, 1ère communion, confirmation ...) ou simplement trouver des réponses à vos questions? Vous êtes adultes et n'avez aucune éducation religieuse ou vous vous êtes éloignés de l'Eglise depuis des années mais vous ressentez un intérêt pour Dieu?

Alors venez écouter, échanger et même débattre tous les samedis de 10h à 11h30 au 1, boulevard Notre Dame de France, 84000 Avignon dans une ambiance conviviale et décontractée!

Les séances se divisent généralement en 2 parties: tout d'abord, le catéchisme de l'Eglise Catholique est expliqué et ensuite nous échangeons autour d'un ou plusieurs thèmes d'actualité.

Vous pouvez nous rejoindre en vous inscrivant auprès de M.Guez 06 71 23 27 10, responsable de la catéchèse adulte ou en contactant le Père Gabriel 06 25 90 10 35.

La prière, partie 7 et fin

Il y a dans la prédication de Jésus, un enseignement qui embrasse la totalité de l’existence et qui s’applique en même temps à l’individu, c’est le message de la Providence. Selon ce message, tout ce qui se passe dans le monde, tout ce qui est, est dirigé par l’amour, la sagesse et la puissance du Père pour le salut de l’homme croyant. Mais que veut dire le mot Providence ? Cela veut dire que le Dieu vivant se préoccupe personnellement de chaque individu en particulier et Il est prêt à prendre soin de lui.
Il faut que l’homme cherche le royaume de Dieu et sa justice avant toute chose, que le souci du royaume de Dieu soit le centre et la vraie force de sa vie. A partir de là, l’ordonnance de toute chose commencera à apparaître dans la vie du croyant. L’univers est entre les mains de Dieu, les lois de la nature sont à son service. Il se sert du cœur de l’homme pour régler toute chose, dans chacun des milieux particuliers comme dans l’ensemble. Dès lors que l’homme se préoccupe avec cœur de l’avènement du royaume de Dieu se vérifie pour lui la promesse faite dans l’Épître aux Romains : Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu. C’est la parole de Dieu qui nous en instruit et il faut tout risquer sur la foi de cette parole, alors la réalité de la Providence se profile entre Dieu et nous. On finira par soupçonner la signification d’un événement, d’une rencontre, d’un succès ou d’un échec.
A l’époque du Nouveau Testament, le sentiment chrétien de l’existence était déterminé entièrement par la foi en la Providence. On ne peut omettre de penser la Providence par rapport à la prière. Nous avons parlé de l’oraison. Un des sujets les plus fondamentaux concernant l’oraison est justement la Providence. Faire oraison, c’est aussi essayer de comprendre les relations de l’univers et de l’histoire à travers la Providence. Le Notre Père n’est intelligible que replacé dans la ligne de l’enseignement sur la Providence. Nous devons d’abord nous rendre compte que l’univers est placé entre les mains de Dieu vivant, comprendre notre existence en rapport avec l’action de Dieu, réaliser que le royaume de Dieu a été placé entre nos faibles mains d’hommes pour comprendre l’oraison dominicale. La Providence révèle l’action de Dieu qui se manifeste dans la vie des individus. La Providence n’agit pas selon un plan établi par avance mais s’adapte aux réalités des évènements de ma vie. Tout m’interpelle pour me dire, regarde, tout concourt au royaume de Dieu, ce que tu as gâché ne pourra être réparé. Ma vie est un carrefour où l’action de Dieu se manifeste. Le travail et le devenir chrétien sont une œuvre de collaboration où l’effort de l’homme est associé à l’effort de Dieu. Un jour nous devrons rendre des comptes à Dieu. La prière est le meilleur entraînement dans la voie de l’acceptation de ce qui est difficile et pénible. C’est l’épreuve de la foi en la Providence. C’est l’ heure du combat qui doit vaincre le monde par la foi. On apprend dans la prière à dire oui à la sagesse et à la puissance de Dieu.
Les maîtres spirituels enseignent que la prière doit peu à peu déborder sur toute la journée. Il s’agit là d’une attitude intérieure. Quoi que l’on fasse, il faut le faire en l’honneur de Dieu.

Prière aux saints et à Marie

On a tous un saint qui représente le chemin que l’on doit parcourir pour aller vers Dieu. Certes, il est là pour nous aider dans les difficultés, mais il faut penser à cette voie d’amour qu’il montrait. Penser aussi que ceux qui nous ont aimés sur cette terre nous aiment encore là haut et nous sont d’un précieux soutien par leurs prières.
Marie est la Mère du Sauveur. Elle est la mère de l’Homme-Dieu qu’est Jésus Christ. En vivant pour son enfant, elle est parvenue à la maturité de la vie chrétienne. Elle est la seule qui a pu rendre témoignage des trente années de la vie de Jésus passées dans le silence. Elle l’a fait chez Jean.  Et on ne peut évaluer l’importance que ses dires a dans l’évangile.
Les saints et Marie, quand ils interviennent sur nos misères humaines, le font en vertu de la volonté de Dieu. C’est ce qu’on veut dire quand on dit que les saints prient pour nous.

Ce qui nous guide le plus vers Marie est le désir de vivre dans un climat de sainteté.

La prière, partie 6

La prière intérieure ou oraison

Toute prière doit être intérieure si elle ne veut pas être un simple verbiage. Nous allons parler ici d’une prière qui s’efforce de quitter la parole pour tendre au silence. Nous parlons d’oraison car les mots prière contemplative et méditation sont trop étroits pour la contenir entièrement. Cette prière est tournée vers la recherche de la vérité. La vérité sacrée en tant que telle. Elle voudrait savoir qui est Dieu, ce que signifie le royaume de Dieu, avoir une idée nette de la situation de l’homme, tirer au clair le problème de sa propre existence et se faire du monde une image exacte.
Or on ne parle pas ici de théologie ou de philosophie. La connaissance est ici affaire de l’homme tout entier. L’imagination, s’attachant à un symbole s’efforce par la contemplation d’entrer en possession de l’objet qui est caché derrière ce symbole. La raison procède par vérification, par approfondissement, par comparaison. Elle reconstruit l’ensemble à partir du détail. Le jugement discerne l’essentiel de l’accidentel, la fin et le moyen, la valeur et la non-valeur et prend position. La sensibilité est touchée, bouleversée, élevée, éprouve de la nostalgie ou a le sentiment d’un accomplissement. L’être vivant se tourne tout entier vers Dieu.
Au début, l’oraison a besoin d’un objet assez vaste, comportant de nombreux points de vue. Peu à peu son objet se fait à la fois plus étroit et plus puissant. Les idées gagnent en profondeur et en fécondité. Les actes spirituels prennent la forme de la simplification, de l’adoration, de l’aspiration. Les mots se font plus rares, le langage intérieur aboutit au silence. La connaissance doit passer en acte. « Comment suis-je » doit devenir  « comment dois-je être ? Que dois-je dominer ? Que dois-je éviter ? Que dois-je faire ? » La volonté tend à maîtriser les erreurs de la vie, créer un ordre qui permette une activité meilleure et féconde. L’oraison ne doit pas se laisser prendre au rêve ou à l’inconsistance. Celui qui prie doit s’approcher de Dieu et dans cette approche doit chercher à se simplifier et à se purifier.
La vérité que l’oraison propose d’atteindre est la révélation divine. Son objet propre est la parole de Dieu et la personne du Christ. La révélation signifie que Dieu s’adresse à la raison de l’homme pour qu’il se tourne vers Lui et cherche dans ses paroles l’explication de son existence.
Il s’agit d’accepter une vérité qu’on ne peut recevoir que de la bouche de Dieu et s’approprier vraiment dans la foi. C’est parce que l’amour propre résiste que cette connaissance exige en même temps qu’une conversion des mœurs celle du regard, du jugement, du sens du vrai et du faux, de la valeur et de la non-valeur, de l’être et de l’apparence. Il faut que l’esprit s’efforce à pénétrer dans les paroles et les figures sacrées et que le cœur se familiarise avec elles. A cette condition seulement, l’homme devient capable de pénétrer peu à peu le sens du message de Dieu. La foi chrétienne consiste pour l’homme à accepter la révélation comme le commencement et le fondement de sa vie, et à s’y enraciner par sa fidélité et son amour. La conscience chrétienne est plus que cela (nous entendons le mot conscience non pas au sens psychologique mais au sens qu’il couvre l’ensemble de la vie intérieure). Par conscience, nous entendons la manière dont est constitué le regard, la pensée, le jugement d’un homme. les normes et l’ordre y règnent, les attitudes qu’il adopte spontanément. La conscience serait donc chrétienne lorsque, pour elle, serait vrai ce qui est vrai du point de vue de la révélation, possible ce qu’elle déclare possible, bon, beau, noble, familier, pacifiant, ce qui ‘lest selon la révélation.
L’oraison a un objectif précis. Elle met devant les yeux du croyant le message de Dieu, en élucide le sens, pénètre à l’intérieur de son contenu, s’insère dans sa structure, s’habitue à sa signification. Ainsi s’accomplit la conversion du regard, de la pensée, cette transformation de la spontanéité vivante  sans laquelle la conversion des mœurs reste fragmentaire. Par l’oraison se forme la conscience chrétienne.

Méthode et progrès de l’oraison

Nous nous demandons comment il faut s’y prendre pour faire oraison. Ici encore, la préparation est primordiale et décisive.  Il y a préparation éloignée et préparation immédiate. La préparation éloignée consiste à ordonner mes pensées à l’oraison que je vais faire. Je ne peux pas m’y prendre n’importe comment, il faut que je sache à quoi elle doit aboutir. Une vérité de la foi révélée ou une pensée d’un homme inspiré peut m’aider. L’objet propre de l’oraison est l’Ecriture Sainte et plus particulièrement la personne et la vie de Jésus Christ. «  Je suis la voie, la vérité et la vie » disent de la manière la plus explicite ce dont il s’agit dans l’oraison. Il s’agit de trouver les chemin qui conduit du Père aux hommes et des hommes au Père, la vérité sainte qui nous est révélée sur ce chemin, la vie à laquelle nous participons dans le Christ. Les livres de médiation toutes faites peuvent aider au début car ils montrent comment on dégage le sens d’un texte de l’écriture et ce qu’on peut y puiser dans sa propre vie. Cependant, à la longue, cela s’avère trop artificiel. et on s ‘aperçoit que le livre de méditation par excellence est l’Ecriture Sainte elle-même. La préparation éloignée consiste donc à choisir un texte approprié. Le mieux est de prendre pendant un certain temps un des Evangiles ou les actes des Apôtres, ou un épître. Et d’en choisir chaque jour un passage. Il vaut mieux ne pas prendre un texte trop long pour ne pas s’y perdre. Ni trop court pour que l’esprit puisse trouver une matière suffisante. On peut s’arrêter sur un événement de la vie de Jésus ou sur un de ses discours. Avec le temps, on s’arrêtera sur une phrase de plus en plus courte. On prépare ce texte le soir pour qu’il soit prêt le lendemain matin. On peut lire un commentaire pour ne pas être arrêté par une difficulté au cours de l’oraison.
Vient ensuite la préparation immédiate. Tout ce qu’on a dit est valable mais cela revêt une importance encore plus capitale. Car si dans la prière on est aidés par les paroles prononcées, dans l’oraison, l’esprit risque vite de vagabonder. Il faut se concentrer sur l’attitude extérieure et demeurer calme et éveillé. Il appartient à chacun de savoir s’il vaut mieux se mettre à genoux, s’asseoir, ou marcher de long en large. On se concentre ensuite sur le calme du corps, des pensées, des sentiments, rien ne doit être plus important que la prière.
Une fois recueilli, on prend le texte choisi et on y applique sa pensée d’un bout à l’autre. On peut le lire phrase par phrase, essayer de se représenter la scène par imagination de façon aussi sensible que possible, comme un témoin au bord de la route. Mais cela ne convient pas à tout le monde. On peut se poser des questions comme de qui s’agit-il, qui est-ce, que fait-il, que lui arrive t-il, que dit-il, que veut-il dire, comment se comportent les autres…Le cœur doit être présent, pas seulement s’y prendre comme pour un travail scientifique. La vérité est une sagesse, un savoir du cœur, une prise de  conscience de l’âme, où l’homme intérieur accepte d’apprendre.
Ainsi la pensée se transforme en prière car l’oraison est une prière. Quand on fait suffisamment d’effort pour reconstituer une scène, on en fait ensuite pour entrer en dialogue avec le Christ, comme s’il était véritablement présent. Le Seigneur n’a pas seulement existé dans le passé, Il est présent parmi nous. Le Seigneur est là présent et Il nous appelle. Celui qui fait oraison doit s’adresser à Lui, lui dire sa foi et son amour, lui poser des questions, lui dire tout ce qu’il a dans le cœur .
L’oraison doit manifester ses effets dans la vie. On ne peut pas se dispenser des retours sur sa propre vie. Ce qui est écrit est écrit pour notre sanctification. Chaque mot de la révélation est le point de départ qui aboutit à notre vie. La révélation nous est un avertissement et une indication sur ce que nous avons à faire, à éviter ou à surmonter. On prend alors des résolutions qu’on confie à Dieu (je veux changer sur tel point). Nous finissons par nous connaître nous-mêmes, nos fautes etc. L’oraison est une éducation intérieure de l’homme.
Comme l’oraison est une prière, on doit se trouver face au Dieu vivant et chercher la face de Dieu , se frayer un chemin vers son cœur. Petit à petit, une seule idée suffit à chercher Dieu. Mon Dieu et mon Tout suffit à St François pour toute une nuit. Quand toute parole cesse, reste l’élan vers Dieu, un courant dans les deux sens. Il ne faut pas alors se forcer à retourner vers la diversité des idées.
Les gens calmes et intérieurs ont moins de difficultés avec l’oraison que les nerveux. L’oraison peut être une joie profonde mais aussi parfois une grande difficulté.

L’oraison mystique

Parfois, celui qui fait oraison fait une expérience étrange : Dieu est là. Il n’y a pas de doute possible au moment de l’expérience, les doutes viennent après. Il sait. Il sait aussi que c’est sacré. Et que ce sacré se manifeste. Le mot mystique désigne une expérience de Dieu et du divin. Il peut y avoir des images et des paroles intérieures.

Cela a des exigences : Dieu par elle, appelle l’homme près de Lui à une communion plus profonde. L’appelé doit se libérer de ses entraves terrestres et se purifier. cela signifie aussi pour d’autres de témoigner( Je sais que Dieu vit). Il faut avant tout veiller sur ce don de Dieu et le respecter. Il faut s’approcher et prier le plus possible. On doit dire au Christ, tout cela je n’en veux que si cela vient du Christ. On doit être plus sévère avec soi-même. Plus scrupuleux dans ses devoirs, plus enclin à la prière, plus rigoureux dans le choix de ses relations, de ses lectures, de ses distractions. On devra éviter d’en parler car le caractère est trop sacré et s’en ouvrir à son Père spirituel qui donnera les indications nécessaires. C’est une grâce de Dieu qu’Il donne à qui Lui plait.       

La prière, partie 5

Voici une dernière série d’attributs de Dieu.
Il est puissant et riche, prompt à donner son aide et généreux. Il se soucie de l’homme, il l’estime et il l’aime. C’est vers cet aspect de Dieu qu’est dirigé ce mouvement de prière : la prière de demande et l’action de grâce.
Dieu est esprit, c’est un Dieu vivant. Il est le Créateur et l’inépuisable, proche et bon. Il ne se contente pas de jouir de sa propre richesse, Il la partage. Il est l’infiniment généreux qui ne s’appauvrit jamais et n’est jamais déçu car Il ne dépend pas de ce qu’on pourrait lui donner en retour. Il donne en créant. La révélation nous dit qu’il aime l’homme et qu’il s’intéresse à lui. La révélation est remplie de cet amour de Dieu tout au long de l’écriture sainte et Jésus est rempli de cet amour.  Cet amour est digne de Dieu et de l’homme en tant que personne. C’est pour cela que Dieu respecte l’homme, l’ayant voulu personne digne et responsable, Il se comporte comme il convient vis à vis d’une personne.

La prière de demande

C’est à ce Dieu que s’adresse la prière de demande. Elle jaillit parce qu’elle correspond à la nature de Dieu et à la vérité de l’homme. Un enfant dans le besoin se tourne vers sa mère. De même l’homme tourne son cœur vers Dieu. Pour recevoir notre pain quotidien, c’est à dire tout ce dont nous avons besoin pour vivre, nous nous tournons vers Lui. Quand les disciples se tournent vers Jésus pour qu’Il leur apprenne à prier, Il leur donne le Notre Père qui est une prière de demande complète. Nous devons tout demander, ce qui est nécessaire à notre vie mais aussi la force pour notre travail, le secours dans la détresse spirituelle, le courage dans le combat moral, la connaissance de la vérité, notre croissance dans l’amour et dans le bien. Notre vie est fonction de Dieu, tout ce que nous faisons vient de Dieu et doit aller vers Dieu. La prière de demande est plus qu’un appel au secours. C’est l’expression d’une réalité : l’homme n’existe que par Dieu et il tient tout de Lui : force, liberté, vie, destin. La prière de demande ne doit pas oublier le prochain. Il est beau d’exposer dans la prière tous ceux que l’on aime, d’exposer à Dieu leurs difficultés, leurs besoins particuliers et leurs désirs. C’est devant ce Dieu que nous portons les grands intérêts de notre communauté : les décisions de l’Histoire, les besoins de la nation, les misères du temps. Chacun est responsable des misères du monde.
Parfois, on remet tout en question. Par exemple, dans une grande détresse, on a prié et on a le sentiment de ne pas avoir été exaucé, de plus, en s’endurcissant avec le temps, l’homme apprend à se contenter de ce qu’il peut atteindre . C’est le découragement. Or, il est nécessaire que la foi soit plus forte que le sentiment. Il faut prier l’amour de Dieu même quand le cœur trouve que cela n’a pas de sens. L’homme s’apercevra alors qu’il a été exaucé mais d’une manière tout autre que celle à laquelle il avait pensé.
Certaines personnes vivent des choses où tout semble toujours tourner mal. Il y a un besoin d’amour humain qui ne semble plus exister. Tant que cet amour lui manque, l’homme doit s’en tenir à la foi qui lui dit que Dieu l’aime.
Quand Dieu nous paraît lointain, il faut se dire que Dieu est réel et s’accrocher à cela.  Sa réalité est d’une nature tellement élevée.
On peut aussi avoir l’impression que Dieu est faible face au monde.  Or, la vie de chacun est liée aux conditions extérieures, aux capacités intérieures et au passé. Il faut se rendre compte que si l’expérience compte une part de vérité, celle-ci n’est que limitée. La réalité reste dans la main de Dieu, Dieu aime l’homme et veut entrer en accord avec son cœur et sa volonté. La liberté de l’homme devient le point de départ d’une transformation du monde. Comme souvent, on a l’impression que c’est le matériel qui domine, je dois faire un effort pour me plonger dans la réalité éternelle et infinie de Dieu et me rendre compte que tout n’existe et ne subsiste que par lui et devant lui.. Le point où Dieu applique son action est le cœur de l’homme, sa volonté et son amour vivants.
L’orgueil peut lui aussi fermer les portes à la demande. L’homme trop fier ne veut pas prier. Or la fierté est un endurcissement qui détruit tout. Nous vivons de la grâce de Dieu et la vérité aussi bien que l’humilité consistent à le reconnaître et à agir en conséquence.
La prière de demande est de tous les temps. Elle n’est pas seulement du temps de la détresse.  Elle est un appel constant à la puissance créatrice et à la grâce sanctifiante. C’est pour cela qu’elle implique tout le temps : « non pas selon ma volonté mais selon la vôtre ». La plus grande part de notre vie appartient au secret de Dieu. Notre prière doit tenir compte de cela. Il nous faut accepter ce que Dieu juge bon.
Dans toute demande, il y a la volonté de celui qui la fait. Pas seulement la bonne  mais aussi la mauvais sous forme d’égoïsme qui considère notre existence comme le centre du monde. Il faut accepter que notre demande soit soumise au jugement de Dieu. Elle peut être écartée ou modifiée par Lui. La demande des demandes c’est : que votre volonté soit faite.
La prière de demande ne s’adresse pas qu’à la justice et à l’ordre mais surtout à l’amour de Dieu  vivant. L’amour est liberté. Cette prière n’a rien d’autre à faire valoir que la détresse, le besoin, l’appel pour que l’amour de Dieu agisse et crée, sans autre cause que lui-même. Que votre volonté soit faite et non la mienne signifie en définitive : que votre amour agisse.

La reconnaissance

Sitôt exaucée, la demande se mue en reconnaissance qui jaillit spontanément du cœur. Par elle, l’homme répond aux dons de Dieu. Cela doit se faire en tout temps et pas seulement quand une prière a été exaucée. Cela consiste à reconnaître que tout ce que nous sommes et tout ce que nous possédons vient de Dieu. On l’admet et on le remercie. L’exemple des dix lépreux nous montre combien il est grave d’oublier  la reconnaissance. L’univers doit son origine à al liberté de Dieu et cette liberté est amour, c’est pourquoi elle peut avoir comme réponse la reconnaissance. Remercier Dieu d’avoir créé le monde est un acte grand et conforme à la vérité et à la réalité .
Il ne va pas de soi que nous existons. Et il ne va pas de soi que les autres hommes existent. Les relations humaines découlent de rencontres. Ou de la vie (parents enfants). L’homme auquel nous sommes lié nous est donné. Pour cela aussi nous devons être reconnaissants.
En ce qui concerne les événements, aucun n’échappe aux lois de la nature et de l’esprit. Mais ces lois ne sont qu’un instrument dans la main de la liberté créatrice de Dieu et l’expression de la fidélité de son acte créateur. Tout ce qui arrive est un don ainsi peut-on et doit-on rendre grâce pour toute chose. 
La reconnaissance s’exprime ainsi : Je vous remercie mon Dieu, de ce que je subsiste par vous. Je vous remercie de pouvoir connaître grâce à votre lumière, agir par votre force, être sanctifié par votre amour. C’est dans cette perspective que nos relations avec les hommes, avec les choses, les évènements prennent leur véritable sens. Les uns et les autres se présentent à moi non seulement comme partie de l’univers auquel moi aussi j’appartiens, mais comme les messagers et le formes de l’amour agissant de Dieu.
Il existe une forme divine de cette reconnaissance. Nous avons commencé à l’aborder en parlant de la louange. C’est rendre grâce à Dieu .
Le matin, quand on se réveille frais et dispos, c’est le moment idéal pour rendre grâce à Dieu. Je vous remercie de ce que je respire et ce que je suis. Je vous remercie pour tout ce que j’ai et ce qui m’entoure. Après avoir mangé, on peut dire, je vous remercie pour ce repas que j’ai goûté et qui est un don de vous. Et le soir, on peut dire : si j’ai vécu, travaillé, etc aujourd’hui, c’est grâce à vous, au don de vous Pour cela, je vous remercie.
Nous devons remercier pour la foi. Pour ce qui est caché et sacré entre Dieu et nous. Nous devons remercier, même si cela est difficile, pour tout ce qui nous arrive, même si c’est amer et dur. Car c’est figure et messager de la grâce. Portée par la foi, la gratitude peut transformer toute difficulté.

La Sainte Trinité et la prière

La relation entre Jésus et son Père n’est pas la même qu’entre le Père et chacun d’entre nous. Le Christ a bien vis à vis du Père une attitude d’obéissance mais ce n’est pas celle des créatures face au Créateur. Son obéissance est de plain-pied avec le commandement du Père. L’une et l’autre sont de nature divine. Devant la face du Père, il y a la face du Fils, toutes deux divines. Mais il y a aussi une troisième face, celle de l’Esprit Saint que Jésus annonce pour la Pentecôte.
Dieu, Unique et Un, solitaire dans sa seigneurie inaccessible, possède la communion à l’intérieur de Lui-même. C’est cela qui constitue la révélation suprême qui est contenue dans les mots Dieu vivant et Dieu riche. Dieu est fécond. le mystère de la naissance s’accomplit en lui. De toute éternité Dieu est Père et il est Fils (héritier de la vie). Comme Père, Dieu donne au Fils la plénitude de sa vie et de son être propres. Mais celui-ci ne s’en va pas pour devenir un Dieu autonome. Il demeure dans l’unité vivante, il se retourne vers le Père, dans l’amour. Il est sur le sein du Père comme le dit le Prologue de Saint Jean. La pleine liberté du Fils se réalise dans que son autonomie ne brise l’unité divine grâce à l’intervention d’une force sainte qui a son tour est quelqu’un et a un nom : le Saint Esprit. Le Saint Esprit est l’amour qui lie le Père et le Fils.
La révélation s’est accomplie en nous dévoilant ce mystère de Dieu ; la rédemption signifie que l’homme est introduit dans ce mystère. Le Fils éternel, le Logos, est entré dans le monde est devenu chair et il a partagé notre existence. Par là même, il nous a fait entrer dans la sienne. Il nous a enseigné le mystère de la nouvelles naissance : l’homme qui possède déjà sa première vie doit être introduit dans les profondeurs du sein de Dieu et y naître à une nouvelle existence. L’homme ira au Père comme son Fils, non par sa nature mais par la grâce. Et cela s’accomplit dans la force de l’Esprit Saint qui veut être son ami et son soutien. La prière du chrétien est la communion avec Dieu.

 La prière à Jésus Christ

C’est le Christ qui ouvre l’accès au Dieu trinitaire. Il est la porte comme Il l’a dit Lui-même. L’adaptation sacrée que doit accomplir la prière pour devenir chrétienne commence lorsque celle-ci s’établit dans un rapport correct envers le Christ devenu notre frère. Prier le Christ signifie entrer dans une relation où nous regardons sa face, l’apprendre et l’accomplir. Prier le Christ ne signifie pas essentiellement adorer et demander son aide. La véritable prière au Christ est celle qui réalise la relation dans laquelle Il nous fait entrer. Nous demandons au Christ qu’Il nous donne son amour et nous accoutumons notre cœur à entrer dans cet amour tellement différent de ce que notre nature appelle amour. Nous entrons dans l’acte rédempteur du Christ et nous lui demandons de nous représenter devant son Père.  Dans la prière qu’il adresse au Christ, l’homme cherche la face du Fils qui est devenu homme pour nous et il le fait avec confiance, parce que le Christ n’est pas simplement un personnage de l’histoire qui a jadis et n’a laissé derrière Lui d’autre traces que ses œuvres et ses actions. Le Christ est vivant, Il a existé, il existe encore et Il existera éternellement.
Saint Paul revient constamment sur cette présence mystérieuse du Christ non pas au dessus ou à côté de nous mais en nous. A sa résurrection il est redevenu homme au sens plein mais cette humanité a été transformée, spiritualisée, divinisée. Il est soustrait aux limites de l’espace, du temps, des choses et Il est capable de pénétrer jusqu’au secret réservé de l’âme humaine, sans en blesser la dignité. Le Christ vit dans celui qui a la foi et celui-ci vit en Lui. Croire, c’est être convaincu et pénétré de cette relation. Prier le Christ, c’est la réaliser par la prière. Par l’Eucharistie, le Christ est la nourriture sans cesse renouvelée de notre vie. Lorsque nous mangeons son corps et que nous buvons son sang sacré, ce qu’Il a dit s’accomplit : celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. La prière au Christ gravite autour de ce mystère.

La prière au Père

Le Père , c’est cette puissance, cette volonté sainte, cette patrie éternelle dont on sent la présence tout autour du Christ et qui s’évanouit aussitôt que nous nous éloignons de Lui. Si nous voulons aller au Père, il faut faire route avec le Christ, il faut nous servir des mots du Christ pour nous adresser à Lui. Il faut épouser les sentiments du Christ pour le chercher et pour le comprendre. Aussi est-il indispensable de méditer constamment sur la vie de Jésus, de s’assimiler à Lui, d’obéir à ses paroles.  Celui qui néglige de le faire tombe dans le profane. Les mots du Notre Père ont un sens aussi précis qu’infiniment profond. Mais ils ne le prennent que lorsqu’ils sont compris dans l’esprit même du Christ. Le sens du Notre Père  devient précis par les enseignements qui l’encadrent dans l’Evangile de Saint Matthieu et que nous appelons le sermon sur la montagne.
Parce que l’oraison dominicale est riche, vrai et simple, elle a facilement un autre sort, elle est récitée distraitement, sans respect, sans pénétration intérieure. Le chrétien doit dire le Notre Père avec recueillement et réflexion et mettre son cœur dans les paroles qu’il prononce.

La prière au Saint Esprit

Accepter et comprendre le Christ n’est possible que par l’intervention de celui qui est son égal et dans la force de qui le Fils de Dieu est devenu homme : le Saint Esprit.  C’est lui qui dessille les yeux, ouvre l’intelligence et remue le cœur. Cela nous éclaire assez sur ce que signifie avant tout la prière au Saint Esprit. C’est Lui demander qu’il nous donne le Christ. Le Christ, personnage de l’Histoire, voit ses traits voilés par des ressemblances que nous lui trouvons par notre volonté humaine, le Saint Esprit m’aide à le discerner.  Le Christ est attaqué et son message est noyé dans un torrent de malentendus, de déformations et d’hostilités. C’est l’Esprit qui doit donner à mon cœur et à mon intelligence l’assurance indispensable pour que je puisse trouver le chemin qui conduit à Lui. Le Christ est le seul, l’Unique et en même temps la Vérité. C’est le Saint Esprit qui doit m’enseigner cette connaissance de Jésus Christ. Le Saint Esprit doit éveiller en moi l’amour du Christ. Il nous apprend à comprendre le Christ et dans le Christ Dieu. Le Saint Esprit a réponse à toutes les questions auxquelles aucune sagesse ne saurait répondre. Il est l’humilité divine dont l’action est cachée. Il est oubli de soi et veut nous donner le Christ. Nous avons besoin de l’espérance et celle-ci est l’œuvre du Saint Esprit.

La prière, partie 4

Dieu est grand
La grandeur de Dieu se manifeste aussi dans certaines expériences religieuses.
TOUT existe par Dieu . L’hymne à la création en est un exemple concret. C’est par sa Parole que tout fut créé. Personne n’aide Dieu dans son œuvre, ni la matière, ni le plan ne lui sont donnés. Cette grandeur divine est libre. Elle est sans effort . Dieu dit : Que cela soit et cela est. La véritable grandeur de Dieu se trouve dans la doctrine de la Divine Providence. Notre être et nos forces sont limitées. Dieu lui peut tout. Il peut créer et de la manière la plus parfaite et nous le donner. Il faut rajouter qu’un être est d’autant plus grand que sa nature et ses sentiments sont nobles. Dieu n’est pas seulement toute réalité, il est aussi toute bonté. Justice, pureté, ordre sont des manières de parler de Lui. Dieu est lumière et il n’y a pas de ténèbres en Lui. Cette grandeur est toute chaleur et tendresse, tout amour. Dieu est grandeur parfaite.

L’adoration
Devant cette grandeur, l’homme ne peut que s’incliner. Pas seulement parce qu’il est conscient de sa petitesse mais il s’incline dans la prière, pieusement. Et cela d’une manière totale et définitive, en tant que créature devant son créateur. C’est l’adoration. L’adoration est l’expérience vivante du fait que Dieu est grand et que l’homme est petit, que Dieu subsiste par Lui et en Lui-même tandis que l’homme n’existe que par Dieu. L’adoration c’est dire : Vous êtes Dieu, je suis homme. Vous êtes le maître de vous-même et vous vous suffisez à vous-même dans la béatitude. Au contraire le sens de mon existence vient de vous, je vis de Votre lumière et sens en Vous les dimensions de mon existence.
Il faut noter une chose, dans l’adoration, l’homme qui prie ne se courbe pas seulement devant Dieu parce que celui-ci est plus grand que l’homme (ce serait uniquement de la soumission). Il le fait parce que c’est une chose vraie et véritable en elle-même. Si on ne s’inclinait que par force, ce ne serait pas digne de Dieu ni de nous. L’adoration, c’est dire : Je m’incline parce que Vous en êtes digne. Je reconnais que Vous êtes réalité et vérité, puissance et bonté, force et valeur infinie. Vous êtes celui qui donne sens à toute chose.
L’adoration n’est pas seulement de la plus haute importance dans la vie religieuse de l’homme mais elle est de la plus haute importance dans la vie spirituelle.
Il faut pratiquer l’adoration. Nous confondons souvent prière et demande. Mais comme le dit le Seigneur dans le sermon sur la montagne : Votre Père sait ce dont vous avez besoin avant que vous ne l’ayez demandé. Nous oublions trop souvent que l’adoration est toute aussi importante peut être même plus importante que la demande. Il nous faut donc la pratiquer, nous recueillir, nous mettre en présence de la grandeur de Dieu et devant cette grandeur, nous incliner avec respect et dans la liberté de notre cœur.


La louange
La grandeur de Dieu trouve avant tout son expression dans les noms de Créateur et de Seigneur. Il est l’incréé qui a tout créé. Celui qui n’a pas de commencement et qui tient son existence de Lui-même. Il est l’infini, l’immortel, l’éternel. La grandeur de Dieu suscite encore un autre mouvement de la prière lorsque la beauté apparaît dans sa grandeur. Cette grandeur n’a pas seulement le caractère de la majesté mais aussi celui de la splendeur qui est le signe du rayonnement de la vie divine. Devant cette splendeur, le sérieux de l’adoration se change en joie de louange. A chaque page de la Bible, nous trouvons des mots qui chantent la louange de Dieu, des cantiques, des hymnes. On parle de la sainteté de Dieu, de sa grandeur,
de sa puissance, de sa sagesse, de son éternité, de sa justice, de sa bonté, de sa patience. On fait ainsi entendre à Dieu combien il compte pour nous, combien on est sûrs de pouvoir compter sur Lui, combien nous sommes sûrs de son amitié. La prière de louange apparaît partout dans la révélation. Beaucoup de psaumes sont inspirés de cette expérience profonde de la splendeur de Dieu et célèbrent l’une après l’autre ses vertus éternelles et ses œuvres. La louange de Dieu jaillit de partout chez les prophètes. De même, dans les Evangiles, nous trouvons les chants de louange de Marie et de Zacharie. Chez Saint François d’Assise, on trouve le cantique des créatures. Elles sont invitées à louer Dieu.

Très haut tout-puissant, bon Seigneur,
à toi sont les louanges, la gloire et l’honneur, et toute bénédiction.
À toi seul, Très-haut, ils conviennent
Et nul homme n’est digne de te mentionner.
Loué sois-tu, mon Seigneur, avec toutes tes créatures,
spécialement, monsieur frère Soleil,
lequel est le jour, et par lui tu nous illumines.
et il est beau et rayonnant avec grande splendeur,
de toi, Très-Haut, il porte la signification.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur Lune et les étoiles,
dans le ciel tu les as formées, claires, précieuses et belles.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par frère Vent,
et par l’air et le nuage et le ciel serein et tout temps,
par lesquels à tes créatures tu donnes soutien.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur Eau,
laquelle est très utile et humble, et précieuse et chaste.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par frère feu
par lequel tu illumines dans la nuit,
et il est beau et joyeux et robuste et fort.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur notre mère Terre,
laquelle nous soutient et nous gouverne,
et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe.
Loué sois-tu, mon Seigneur,
par ceux qui pardonnent pour ton amour
et supportent maladies et tribulations.
Heureux ceux qui les supporteront en paix,
car par toi, Très-Haut, ils seront couronnés.
Loué sois-tu, mon Seigneur, par sœur notre mort corporelle,
à laquelle nul homme vivant ne peut échapper.
Malheur à ceux qui mourront dans les péchés mortels.
heureux ceux qu’elle trouvera dans tes très saintes volontés,
car la seconde mort ne leur fera pas mal.
Louez et bénissez mon Seigneur,
et rendez-lui grâce et servez-le avec grande humilité.



Il n’est pas question de prêter au soleil, à la mer, aux arbres, une voix pour louer Dieu. Mais ils sont dans leur être un miroir où se reflète la splendeur de Dieu, parce qu’Il les a créés et qu’Il a mis sur eux un reflet de sa nature.
La prière de louange est d’autant plus pure qu’elle jaillit d’une expérience plus profonde de la gloire de Dieu, d’une joie plus authentique. Louer Dieu consiste à s’élever jusqu’au niveau où existe ce dont l’homme vit en réalité. Toute la journée est transformée si dès le matin, on dit par exemple le psaume 148.
Certes, nous devons demander et porter devant Dieu les besoins de notre vie pleine de misères mais peut-être serions-nous encore mieux fortifiés si nous consentions à ne plus porter nos regards sur nous-mêmes mais sur Dieu. Nos intérêts n’y perdraient rien car le Père qui est dans le ciel sait ce dont nous avons besoin avant même que nous ne lui ayons demandé.


La prière, partie 3

Le plus souvent, la prière doit être soutenue par la volonté et l’exercice. La grande difficulté rencontrée est dans le fait que la réalité de Dieu n’est pas toujours ressentie. Celui qui prie se sent alors dans le vide. Aussi est-il important de persévérer. La persévérance aux heures de vide a un sens tout particulier qu’aucune autre prière spontanée faite plus tard ne peut atteindre. Car la persévérance montre que l’on prend la foi au sérieux. C’est s’appliquer à la prière uniquement et entièrement pour Dieu. Le vide que l’on peut à priori ressentir est plein d’une présence légère que l’on trouve quand on prie. Car Dieu est toujours présent. Simplement, nous sommes sur cette terre, dans l’obscurité et c’est cela qu’il est parfois dur de percer.

Dieu est Saint
Parmi toutes les vérités que contient la révélation, la première d’entre elle est que Dieu est Saint. C’est le caractère fondamental de Dieu, son essence. La Sainteté de Dieu est le caractère premier et essentiel qui le fait être Lui-même, différent de tout ce dont nous pouvons avoir l’expérience, signe distinctif auquel Il peut être reconnu. Les objets religieux peuvent nous mener à pressentir cela. Si on prend l’exemple d’une église, on peut voir certes qu’elle est belle, mais quand on entre dedans, on a le sentiment de l’ « autre » chose, de ce qui fait qu’on se tait et qu’on se met à genoux et qu’on laisse dehors tout ce qui nous reliait à la terre. Ce sont là des indications sur la sainteté de Dieu, sur ce caractère qui lui appartient à Lui seul, qui est irremplaçable et si précieux, et duquel dépend ce qui est le plus important pour nous : le salut. La sainteté signifie que Dieu est pur, d’une pureté toute puissante, ardente, qui ne souffre de pas la moindre tâche. Elle signifie qu'Il est bon, non seulement parce qu’Il obéit aux exigences du bien, mais parce qu’Il est le Bien, et dans ce sens, personne n’est si bon que Dieu seul. Dieu est la mesure à laquelle tout doit être référé. Dès que l’homme approche de Dieu, il entre en contact avec la sainteté. Il prend conscience que lui-même n’est pas saint, qu’il est du monde, de la terre, qu’il est souillé et coupable. Il ressent alors deux sentiments ambivalents. Le premier lui fait ressentir le besoin de s’éloigner de Lui car il se sent pécheur. En même temps, il ressent qu’il a besoin de Lui, ce Dieu saint et que c’est une question de vie ou de mort. De ces deux mouvements naissent des formes différentes de prière. C’est en définitive sur eux que repose toute prière car c’est la réponse de l’homme à la sainteté de Dieu. La prière répond en tant qu’acte de l’homme à la sainteté comme attribut de Dieu. L’homme se sent parfois agacé par la sainteté de Dieu et se révolte. Le péché est en fait la résistance à la sainteté de Dieu. Ce n’est pas le propre de certains rebelles, non cela existe en tout homme. Si cet aspect triomphe alors c’est la mort de la prière.
Quand l’homme prend conscience de son manque de valeur propre, et s’aperçoit qu’il est injuste, mauvais et égoïste, il se rend compte que le péché est la négation de la sainteté. Il le voit et il l’avoue. Plusieurs choses peuvent permettre à l’homme de se dérober à cet aveu. La première est le refus de voir son péché. C’est une illusion où se cache de l’orgueil. Certes il ne faut pas se laisser écraser par le sentiment d’être pécheur, mais il faut que ce soit une occasion pour nous de nous rénover en profondeur.
La deuxième façon consiste à voir son péché et à refuser de se trouver devant Dieu. Ici, on a besoin de l’humilité. Il suffit d’être honnête et d’accepter sa responsabilité.
La troisième façon est le découragement. On a l’impression de toujours retomber dans le même péché, de refaire tout le temps les mêmes erreurs. Or Dieu n’est pas seulement l’auteur du Bien et le gardien de la justice, Il est aussi la puissance insondable du recommencement. Dieu, sainteté parfaite, veut et peut nous pardonner. Le pardon de Dieu est créateur et Il fait que celui qui était pécheur ne l’est plus. Dieu le fait entrer dans sa sainteté, la lui fait partager et Il le place à un nouveau commencement de ses efforts et de sa lutte.
La conscience de ne pas pouvoir vivre sans Dieu. C’est le deuxième aspect qui naît de la sainteté de Dieu. Si la conscience du péché se transforme en révolte ou en découragement, alors nous nous coupons de Dieu. Si elle se vit dans l’humilité et la vérité, elle nous rapproche de Dieu car cela nous permet de dire : Vers qui irions-nous ? L’homme sait que Dieu est tout par excellence : intelligence, salut, vie etc. S’il ne ressent pas spontanément le désir de Dieu parce qu’il est sans courage et sans ardeur, il doit se dire qu’il devrait l’éprouver et y tendre de toute sa foi. La faim et la soif de Dieu sont essentielles à l’homme. Si on ne les éprouve pas, cela ne veut pas dire qu’on n’a pas besoin de Dieu, mais au contraire qu’on est malade et qu’on a besoin de guérir. C’est une forme de prière qui consiste à faire un effort pour aller vers Lui. L’âme humaine est capable de Dieu disait St Augustin. On en trouve son expression dans la prière d’effort , de désir, de participation et d’unification. Pour cela il faut que le mouvement vienne de la liberté de l’homme et du fond de lui-même. Alors la prière devient amour. L’amour est d’avoir à soi un être vivant et personnel. C’est le mystère de l’amour divin : Dieu est celui qui comble l’amour le plus profond, Il est celui qui le suscite. Nous devons lui demander de nous donner le désir de son amour et de le réaliser.

Reculer devant Dieu dans la conscience du péché, tendre vers Lui dans le désir de la communion est contenu dans toute prière qui mérite ce nom. Quand cela se produit l’homme sait qu’il n’est pas saint mais il sait aussi que Dieu est son salut et qu’il doit tendre vers Lui

La prière, partie 2

Le recueillement ouvre à la prière l’espace intérieur. En réalité, il vaudrait mieux dire que cet espace est « dans l’esprit ». Très précisément dans le « Saint Esprit ». Dieu est venu, Il est près de nous. Nous nous tournons vers Lui avec amour et nous tenons devant Lui par la foi. C’est ce qui constitue l’espace sacré..
Dieu par sa venue, crée l’espace vivant que l’homme découvre par le recueillement et dans lequel il se tient quand il est recueilli.
Dans le recueillement, l’homme qui prie dit : « Dieu est ici et moi aussi ». Il faut cependant se rendre bien compte que Dieu est présent de manière différente qu’un objet ou une autre personne. Je suis là simplement devant Lui et par Lui. C’ est une très grande notion  et cela concerne tout particulièrement l’adoration.
Mais qui est Dieu : celui qui a créé ? Son souffle ? Le sens des choses, la réalité ?  Il est Lui. L’alpha et l’omega de toute révélation, c’est le témoignage que Dieu est Lui-même.
Comme devant Moïse quand Il donne son nom et dit : « Je suis celui qui suis ». Il existe de par Lui-même et en Lui-même, il se suffit à Lui-même, Il est maître de Lui-même, libre et responsable de Lui seul. Cette pleine souveraineté sur Lui même est le propre de son essence.
Il est Lui-même , Il est personne, la Personne et l’homme est personne uniquement parce que Dieu l’appelle .
C’est à ce Dieu que s’adresse la prière.


L’homme est à l’image de Dieu. Ce n’est pas la même chose de parler de la face de Dieu et du visage de l’homme. Car si le visage de l’homme exprime ses sentiments, ses désirs etc, le visage de Dieu exprime quelque chose de nettement plus profond, de plus grand.
Le recueillement est le premier pas qui nous introduit dans la prière. Le second pas est la prise de conscience de la réalité de Dieu et la compréhension de la condition de créature. Le troisième pas est la recherche de sa Sainte Face. Dieu est celui qui me connaît et qui s’adresse à moi. Je ne suis rien devant Lui mais il Lui a plu de m’appeler et de m’établir dans une relation avec Lui telle que je sois seul avec Lui. La prière est l’entrée dans ce mystère d’amour. C’est ce qu’on doit comprendre quand on dit que l’homme doit chercher la Face de Dieu. Nous avons rarement conscience que Dieu est présent quand nous sommes entourés de tant de choses. Il faut que j’aille le chercher au delà de tout cela avec la Foi. Il me faut trouver la relation intérieure avec Dieu dans le dialogue avec Lui et la rétablir chaque fois que je l’ai perdue. La prière se transforme souvent en monologue au cours duquel nous débitons des mots. Nous devons donc continuellement faire l’effort de revenir au dialogue.
Dieu seul peut faire apparaître notre vrai visage, celui avec lequel nous avons été réellement créés.
Jusque là, nous avons parlé de discipline intérieure. Maintenant, nous devons aborder le sujet de la discipline extérieure.
Abordons ensemble la discipline du temps, elle est fondée sur les rythmes de la lumière, de l’activité humaine etc. Le jour se renouvelle chaque matin et s'achève avec la nuit qui est une préfiguration de la mort, des fins dernières. Entre ces deux pôles il y a le travail, la lutte, l’action, le destin, la croissance, la fécondité, les dangers. Tout cela s’exprime dans les prières du matin et du soir. La semaine est constituée de six jours de travail et d’un jour de repos. Six jours l’homme doit servir, le septième, il se repose. Le commandement du Seigneur est lié à la loi naturelle du septième jour. Ce septième jour cache le mystère du repos de Dieu. Le repos de l’homme ne prend son sens profond que dans le repos de Dieu. C’est à lui que l’homme doit s’ouvrir. Au mystère du repos de Dieu est lié le mystèe de la résurrection du Christ. Elle apporte au jour du Seigneur le triomphe de la victoire rédemptrice et la conscience de la création nouvelle. Ainsi le dimanche est le jour du Seigneur et par là même le jour de l’homme. Remarquons l’importance du samedi soir pour le dimanche. Aux yeux de l’Eglise, chaque journée commence la veille au soir . Le jour dépend de la manière dont nous avons passé la nuit.
Ce qui est le plus parlant du temps qui passe est l’année avec les saisons. Elle dépend de la course du soleil et de la floraison, les fruits etc soit de l’éveil au déclin de la vie.  Elle trouve son expression religieuse dans l’année liturgique de l’Eglise où les évènements de la vie du Christ sont liés à la marche de la vie solaire et du rythme de la vie. On recommence ainsi continuellement à commémorer la vie du Seigneur, à revivre la rédemption. La vie avec la liturgie, la lecture d’ouvrages appropriés, telle ou telle coutume familiale peuvent faire beaucoup pour colorer diversement la prière personnelle en lui donnant un contenu nouveau. Ici, se trouve l’importance de l’église dans la vie de chacun. Autrefois, c’était une évidence, on allait à la messe, on avait un crucifix chez soi. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. D’où l’importance que chacun développe en lui le sentiment d’être chez lui dans la maison de Dieu. On peut rentrer dans une église de temps en temps au fil de nos occupations quotidiennes pour y chercher le repos et le recueillement, le courage et la force, la consolation. Il est plus difficile d’imposer à la maison un lieu sacré. Une image sainte ne sert pas seulement à rappeler une présence. Elle manifeste son influence dans la maison. Elle met en garde, met de l’ordre, avertit. Le monde appartient à Dieu et à Dieu appartient cette image en miniature qu’est la maison.
Il y a des usages qui sont bons comme la prière de table que l’on récite debout et ensemble. Autrefois, le repas était un acte religieux pour tous les peuples. Il est souhaitable que la maman prie matin et soir avec ses enfants en faisant de ce moment un vrai moment de recueillement. Elle doit faire entrer dans ce moment les évènements de la vie afin que soit portée devant Dieu la réalité de la vie de la famille. La prière ne doit pas se servir tout le temps des mêmes pensées ni des mêmes mots Il faut aussi ne pas écourter la prière, en faire un temps réservé. On ne doit pas oublier non plus que l’attitude et les gestes comptent énormément. Ils expriment ce qui se vit dans le fond de l’âme. La position dans laquelle on prie n’est pas indifférente. On doit prendre une position de respect dû à Dieu. L’attitude aide l’âme dans la voie du respect et du recueillement intérieur. La prière à genoux reste l’attitude essentielle. C’est une attitude de discipline et non de confort qu’on peut bien garder quelques minutes . La position debout est belle. Elle indique la disponibilité : me voici Seigneur.

La position assise est bonne elle aussi à condition que ce ne soit pas une occasion de laisser aller. Elle convient à la méditation ou pour demeurer en silence avec Dieu. Les gestes peuvent être sacrés. Il en est ainsi du signe de croix. Il est l’expression de la foi, de l’adoration. Il est important de se rappeler l’importance des gestes pour bien faire les signes sacrés.

Initiation à la prière

La prière est une nécessité intérieure, une grâce et un accomplissement. Elle est aussi un devoir qui exige de la peine et un effort sur soi-même.
Il est impossible de saisir la vraie figure de Jésus et de comprendre sa vie sans la prière. Il a parlé explicitement de la prière notamment dans le sermon sur la montagne où il distingue la prière authentique du bavardage des païens et de l’étalage des pharisiens. Il y a aussi l’école de la prière que l’Eglise a institué dans sa liturgie qui est une prière unique en parole et en action à travers la simple récitation et le chant.

Comment se préparer à la prière ?

Il y a des prières de l’âme qui jaillissent spontanément. Parfois l’homme sent la proximité de Dieu si vivante qu’involontairement, il se met à lui parler. Mais si on est honnête avec soi-même, on se rend bien vite compte que la prière n’est pas seulement une expression spontanée mais avant tout un service dont il faut s’acquitter dans la fidélité et l’obéissance. Pour prier, il faut vouloir et apprendre.
Il faut s’en acquitter à des heures déterminées : le matin avant d’aller travailler et le soir avant de se livrer au repos. On peut aussi dire l’angélus, faire un moment de silence quand on passe devant une église. Il faut bien sûr corriger son attitude extérieure mais aussi son attitude intérieure. Il faut un certain recueillement et un choix de textes et de paroles appropriés. Par exemple en choisissant des formes de prière qui ont fait leur preuve : la méditation, le rosaire en sont des formes.
En général, ne nous leurrons pas, l’homme n’aime pas prier car il éprouve facilement de l’ennui, de l’embarras et de l’hostilité. Tout lui semble tellement plus attirant et plus urgent. Et on abandonne la prière pour des choses superflues.
L’homme doit cesser de tromper Dieu et de se tromper lui-même. Il vaut mieux dire carrément : je ne veux pas prier plutôt que de recourir à des ruses.
Cependant, on ne peut pas être chrétien sans prier comme on ne peut pas vivre sans respirer. Du simple point de vue de la bonne santé, la prière est indispensable. les médecins eux-mêmes le disent : un homme uniquement tourné vers l’extérieur et qui n’a pas de fondations intérieures cache une angoisse qui le guette. Le contrepoids ne peut pas être uniquement intellectuel. Ni consister uniquement en un week end à la campagne. La prière qui aide n’est pas celle à laquelle on se livre en vue de son efficacité (méditation pseudo religieuses coupées de Dieu). C’est celle qui repose sur un rapport intérieur avec Dieu. L’homme a besoin de la prière pour conserver la santé de son âme. De plus, sa foi ne reste vivante que s’il prie.
On peut se poser la question de savoir pourquoi il faut se préparer à prier ?

L’homme a besoin de Dieu, il le sait et il le cherche. Cependant, il veut souvent ignorer cette relation essentielle et il fuit Dieu ou s’oppose à lui. Cette contradiction se manifeste dans son attitude envers la prière. Aussitôt que l’homme reconnaît et accomplit le service sacré de la prière, il se sent dans le vrai, il est heureux et malgré cela il esquive la prière chaque fois qu’il le peut.  Il faut dire que les sens sont souvent stimulé. la relation à Dieu est plus intime et nécessite plus de volonté. L’espace est envahi très vite par la sensible. Si l’on veut parvenir à une véritable prière, il faut que ce qui, dans l’homme, est du domaine du sacré, puisse trouver de l’espace et se manifester. Pour ce faire, il faut d’abord privilégier une chose : le recueillement. 
Recueillement signifie apaisement. Il faut donc commencer par détacher des choses sa volonté et se dire : maintenant, je n’ai rien d ‘autre à faire qu’à prier. Pendant ces dix minutes –ou tout autre espace de temps fixé par lui- je ne ferai pas autre chose. Tout le reste n’existe pas, je suis tout à fait libre et je ne suis là que pour ça. Il faut se méfier d’une chose : quand on commence à prier, l’agitation intérieure lui présente aussitôt quelque chose d’autre à faire (travail, conversation, course urgente…). Se recueillir c’est vaincre cette agitation et s’établir dans le calme, se libérer de tout ce qui ne concerne pas la prière et se tenir à la disposition du seul qui compte à ce moment là : Dieu.  En deux mots, l’homme doit apprendre à être présent. C’est l’obéissance à Dieu qui l’appelle. Plus l’homme affermit son pouvoir sur les choses, moins il semble capable de trouver de la vraie place pour les choses essentielles. Si on veut prier, on doit rappeler son être du milieu de tous les objets qui nous dispersent et devenir présent. Le recueillement consiste à se ressaisir, à concentrer notre attention sur ce que nous devons faire, à rassembler les pensées qui s’échappent en tout sens.
Se recueillir veut dire aussi s’éveiller. Le calme et l’état de veille vont de pair. L’homme calme est capable de se recueillir en lui-même, de faire silence, de s’approfondir. Il est intérieurement en état de veille. Le recueillement est le seul état intérieur qui soit bon. C’est ce qui rend l’homme capable de s’établir dans les rapports qui conviennent avec les hommes et les choses.
C’est par le recueillement que débute la prière. Or, c’est quand nous essayons de nous calmer que la véritable inquiétude commence. C’est quand nous essayons de nous rendre présents que nous nous apercevons à quel point nous sommes dispersés dans tous les sens. Il faut prendre conscience de cela. Il faut passer par là pour apprendre à prier. Car le recueillement est déjà une prière. Prendre conscience de l’impuissance que l’on a est déjà une forme de prière.


Message de pour les fêtes de Noël et du Nouvel An. Mgr Georges Pontier Président de la Conférence des évêques de France.

Durant la période de Noël et du Nouvel An, nos cœurs, nos familles, nos villes se mettent en fête. Un vent de bonté, de générosité, d’attention aux autres, isolés ou malades, souffle et amplifie nos capacités d’affection. Nous échangeons des vœux. Les jours sont les plus courts, mais la fraternité humaine est à son zénith. Les chrétiens fêtent Dieu qui s’est fait frère et affirment que ce qui sauve l’humanité, c’est de trouver les chemins de la fraternité, de les retrouver autant que nécessaire, de les construire et les reconstruire sans se lasser !
L’élection du Pape François aura marqué cette année 2013. Venu du continent sud-américain, il a grandi dans un environnement différent du nôtre. Il a connu la dictature, la grande pauvreté. Il a entendu et poussé les cris d’appel en faveur d’un monde plus juste et fraternel. Depuis qu’il est élu, il ne cesse d’inviter à une vie plus sobre, à un souci des plus démunis, particulièrement des migrants de la faim, de la misère ou des guerres multiples. Sa journée à Lampedusa, son appel à la prière pour la Syrie, ses visites dans une favela de Rio ont redit avec force cet appel à la fraternité. Comment ne pas entendre que c’est dans cette voie de la fraternité et de la solidarité que se trouve pour l’humanité le chemin le plus sûr ? Or, on peut se demander si notre société ne cherche pas ailleurs la solution aux questions de ce temps et tout particulièrement dans un individualisme multiforme et trompeur, symptômes d’une modernité sans âme.
- Je pense aux personnes en fin de vie qui ont davantage besoin d’entendre la société soutenir auprès d’eux une présence chaleureuse, compétente et sans faille que d’être invités à chercher dans la mort l’issue d’une vie qu’ils ressentent trop dure. Comment se fait-il qu’on en vienne à organiser et légaliser l’acte du suicide qui est un acte de désespoir ? Ne peut-on pas réveiller et soutenir ce qu’il y a de meilleur : la capacité des médecins à soulager la douleur, la présence généreuse et aimante des familles et du personnel médical ? Comment peut-on penser que par de tels messages on construise un monde solidaire et digne ?- Je pense encore à ce projet de modification de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse qui, loin de permettre aux femmes en détresse d’être laissées moins seules devant leur responsabilité face à la vie naissante, sont quasiment incitées à ne se poser aucune question quant à l’élimination de l’être qu’elles portent en leur chair ? - Je pense à ces signaux donnés à de nombreux salariés pour les pousser à admettre qu’ils sont un poids pour la rentabilité de leur entreprise et qu’il faut bien qu’ils le comprennent, même si on le leur demande après des décennies de travail qui ont contribué à la marche de ces mêmes entreprises ?
Ne pas faire place à l’enfant à naître, ne pas accompagner la vie jusqu’au bout, ne pas offrir un avenir professionnel à des milliers de jeunes et adultes, ne pas regarder la vie à partir des plus fragiles, tout cela est un déni de fraternité et d’humanité. Une année nouvelle s’ouvre. Elle apportera son lot de bonheurs et de difficultés. Chacun souhaite un monde meilleur. Ce meilleur repose sur une répartition plus équitable des biens matériels. Il repose encore sur des comportements et des choix plus fraternels et généreux. Heureusement, nombreux sont ceux qui s’engagent dans ce sens. Des chrétiens ne sont pas les derniers. Qu’ils se souviennent d’éclairer leur engagement nécessaire et louable à la lumière qui rayonne de la vie du Christ. Trouver la manière chrétienne de vivre un engagement politique, social et associatif est sûrement une tâche qui se présente à nous dans un contexte nouveau.
Dans le message que le Pape François publie pour ce premier janvier 2014, il rappelle la parole de son prédécesseur Benoît XVI : « La mondialisation nous rend proches, elle ne nous rend pas frères. » Il invite à s’engager pour une culture de la solidarité et de la fraternité. Tel est peut-être le projet profondément humain, l’ambition planétaire dont le monde a besoin.


+ Mgr. Georges PONTIER Archevêque de Marseille. Président de la Conférence des évêques de France

Homélie sur la prière du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine curé de la paroisse St Vincent de Paul à Marseille


Prière de l'ange à Fatima

Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je Vous aime.
Je Vous demande pardon
Pour tous ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas
Qui n'espèrent pas et qui ne Vous aiment pas.

Très Sainte Trinité, Père, Fils et Saint Esprit
Je Vous adore profondément et je Vous offre les Très Précieux
Corps, Sang, Âme et Divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ
Présent dans tous les tabernacles de la terre
En réparation des outrages, sacrilèges et indifférences
Par lesquels Il est Lui-même offensé.

Par les mérites infinis de Son Très Saint Cœur
Et du Cœur Immaculé de Marie
 Je Vous demande la conversion des pauvres pécheurs.

Les apparitions de Notre Dame de Fatima



L'ange du Portugal
Au cours de l'année 1915, Lucie et deux de ses amies, 3 petits bergers, voient « une figure semblable à une statue de neige, que les rayons du soleil rendaient un peu transparente », « ayant forme humaine ». De retour au village, racontant leur aventure, leur entourage se moque d'elles.
Au printemps 1916, Lucie, François et Jacinthe revoient le même personnage qui leur dit: « Ne craignez rien ! Je suis l'Ange de la Paix. Priez avec moi ! ». S'agenouillant, l'ange baissa la tête et leur enseigna une prière: « Mon Dieu, je crois, j'adore, j'espère et je vous aime. Je Vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n'adorent pas, qui n'espèrent pas, qui ne vous aiment pas ». Il fit trois fois cette prière, puis, levant la tête il dit : « Priez ainsi. Les cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à la voix de vos supplications. »
L'ange leur apparaît une nouvelle fois l'été suivant et se présente comme « l'Ange du Portugal » puis une dernière fois au début de l'automne. L'ange donna la communion aux enfants après avoir récité une prière.

 Première apparition : 13 mai 1917

Le 13 mai 1917, vers midi, « une dame toute vêtue de blanc » apparaît aux trois petits bergers dans un petit chêne vert et, s'adressant à Lucie, leur demande de venir le mois suivant, à cette même heure. Elle ajoute ensuite : « Récitez le chapelet tous les jours pour obtenir la paix dans le monde et la fin de la guerre ».

Jacinthe, oubliant sa promesse de discrétion, en parle à ses parents. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre dans le village mais la réaction est plutôt méfiante.

 

Deuxième apparition : 13 juin 1917

Le mois suivant, les enfants, accompagnés de quelques dizaines de personnes venues « pour voir », sont au rendez-vous. Le groupe récite le chapelet lorsque l'apparition se présente à nouveau, et, dans sa conversation avec Lucie, insiste sur l'importance de la prière, recommande la dévotion au « cœur immaculée de Marie » et annonce la mort prochaine de ses cousins à Lucie : « J'emmènerai bientôt Francisco et Jacinta au ciel, mais toi tu resteras encore ici quelque temps, Jésus veut se servir de toi pour me faire connaître et aimer. » Elle demande aussi à la jeune Lucie d'apprendre à lire et à écrire afin de mieux rapporter sa parole auprès des hommes.

Seuls les trois enfants voient l'apparition : les témoins ne voient ni lumière, ni la Vierge, ni ne l'entendent. Mais ils témoignent avoir vu le petit arbre, sur lequel se tenait l'apparition, ployé comme s'il portait un poids, brutalement allégé lors du départ de la Vierge. Ils témoignent aussi avoir entendu un son et vu un sillage lors du départ de l'apparition.

 




Troisième apparition : 13 juillet 1917

Le vendredi 13 juillet, la « dame en blanc » apparaît devant Lucia et ses cousins comme les autres fois, environ 4 000 personnes assistent à l'événement, bien que ne voyant rien eux-mêmes : Lucie, Jacinte et François sont toujours les seuls à percevoir la « dame en blanc », les fidèles ne constatent que des faits inhabituels, tels des éclairs, un halo de lumière ou un vent soudain.

Elle s'adresse, comme à chaque apparition à Lucie : « Je veux que vous continuiez à dire le chapelet tous les jours en l'honneur de Notre-Dame du Rosaire, pour obtenir la fin de la guerre et la paix du monde. » C'est au cours de cette manifestation que l'apparition a confié un secret aux enfants. Cette partie du message de Fátima ne sera dévoilée qu'en 1942, pour les deux premières parties, et c'est en 2000 que le Vatican divulguera la troisième partie du secret.

 

Quatrième apparition : 19 août 1917

Le 10 août, l'administrateur du canton, Arthur d'Oliveira Santos, connu pour son anticléricalisme, demande à voir les « voyants » et les interroge sans succès. Le 13 août, il fait enfermer Lucie et ses deux cousins pour trouble à l'ordre public. Il souhaite connaître les secrets que la Vierge Marie a révélés aux enfants et va jusqu'à les menacer de mort pour les faire parler, mais en vain, ils gardent leur secret. C'est à regret que l'administrateur les relâche le 15 août.

Quelque 18 000 personnes sont au rendez-vous du 13, en l'absence des enfants, et assistent à quelques phénomènes déjà vus lors des précédentes apparitions. Mais les enfants ne sont pas là.

Le dimanche 19 août, alors que les enfants font paître leurs troupeaux sur la Cova da Iria, la Vierge leur apparaît, leur demande de prier pour les âmes pécheresses et leur promet un miracle « afin que tous croient ».

 

Cinquième apparition : 13 septembre 1917

Pour la cinquième apparition, le 13 septembre, environ 30 000 fidèles se prosternent devant les messagers de la Vierge Marie, Lucie, Jacinte et Francois, implorant leur secours pour obtenir la guérison des malades. C'est à ce moment-là que l'apparition annonce pour le mois suivant, la « venue du Seigneur, de Notre-Dame du Carmel et de saint Joseph avec l'Enfant-Jésus ».

 

Sixième apparition, le « miracle du soleil » : 13 octobre 1917

Le 13 octobre 1917, il pleut à torrent sur la Cova da Iria, et une foule d'environ 50 000 personnes récite le chapelet. À midi, heure solaire, l'apparition se présente alors à Lucie comme étant Notre-Dame du Rosaire et lui demande de faire bâtir une chapelle en son honneur. Elle annonce la fin proche de la guerre. Elle demande aussi la conversion des pécheurs.

Alors que Notre-Dame du Rosaire s'élève vers le ciel, la pluie s'arrête et le soleil revient dans un ciel bleu. Les témoins peuvent regarder le soleil directement, ils le voient se mettre à tourner sur lui-même, lançant des faisceaux de lumière de différentes couleurs. Le soleil paraît même s'approcher de la terre, inquiétant la foule. Puis après dix minutes, tout redevient normal.

Le soleil « lançait des faisceaux de lumière, d'un côté et de l'autre, et peignait tout de différentes couleurs : les arbres, les gens, le sol, l'air ». Le soleil tournoya ensuite, « à un certain moment, le soleil s'arrêta, et puis recommença à danser, à tournoyer; il s'arrêta encore une fois, et se remit encore une fois à danser, jusqu'au moment, enfin, où il parut se détacher du ciel, et s'avancer sur nous. Ce fut un instant terrible ! » Il y eut des témoins jusqu'à cinq kilomètres à la ronde, et pourtant l'observatoire astronomique n'a rien relevé de particulier à ce moment-là

Pendant ces phénomènes cosmiques, les enfants voient quant à eux les trois apparitions promises : la Sainte Famille, puis Notre-Dame des Sept-Douleurs accompagnée du Christ et enfin Notre Dame du Mont-Carmel.



Le récit complet des apparitions et les 3 secrets disponibles sur http://jesusmarie.free.fr/apparitions_fatima.html